2024, une année importante pour la politique climatique
2023 a notamment été marquée par le succès de la votation sur la loi climat et par le recul des forces écologistes au Parlement lors des élections fédérales. A peine commencée, l’année 2024 s’annonce déjà toute aussi passionnante, dans les urnes, au Parlement et chez POW.
Du côté des urnes
Le 9 juin, la population sera amenée à voter sur la révision de la loi sur l’électricité, qui ouvre la voie à un développement ambitieux des énergies solaire, éolienne et hydraulique ainsi qu’à une amélioration de l’efficacité énergétique.
Le projet énergétique bénéficie d’ores et déjà du soutien de l’ensemble des partis ainsi que des grandes associations environnementales comme le WWF. Pour cette dernière, les avantages du projet, visant à assurer un approvisionnement en électricité sûr, renouvelable et indigène, l’emportent nettement, même si la production d’énergie, quelle que soit sa forme, s’accompagne également d’effets indésirables.
Autre sujet important, le référendum contre le budget de 5,3 milliards de francs débloqué par le Parlement pour le développement du réseau autoroutier a lui aussi abouti. Pour les organisations ATE et actif-trafiC – soutenues par les Vert·e·s et le PS – cette décision contrevient aux objectifs de la Loi climat et à l’abandon des énergies fossiles à l’horizon 2050.
Finalement, l’initiative pour la biodiversité sera également au programme des votations de l’année 2024. Le contre-projet du Conseil fédéral ayant été liquidé par le Parlement – le Conseil des États a par deux fois refusé d’entrer en matière – la population sera donc amenée à voter sur le texte initial, qui demande à la Suisse d’œuvrer pour la sauvegarde de notre nature, de nos paysages et donc de notre source de vie.
Du côté du Parlement
Certainement l’un des sujets de politique climatique le plus important après la loi climat, la révision de la loi CO2 pour la période 2025-2030 sera une nouvelle fois traitée par le Conseil des États durant la session parlementaire de printemps. Lors de ses travaux préparatoires, la commission du Conseil des États a d’ores et déjà freiné les maigres améliorations apportées par le Conseil national à un projet qui, en l’état, demeure loin de se montrer à la hauteur de l’urgence climatique.
En arguant opter pour une solution pragmatique, la commission de la chambre des cantons réitère sa volonté de ne pas fixer de seuil minimal pour les réductions d’émissions à réaliser sur le territoire suisse. Les 75% demandés par le Conseil national sont en ce sens jugés non réalistes.
De la même manière, alors que le Conseil national s’est prononcé en faveur d’un soutien pour les bornes de recharge des véhicules électriques dans les immeubles d’habitation, les entreprises et sur les places de stationnement publiques, la CEATE-CE estime que le financement de telles infrastructures n’est pas du ressort de la Confédération et préfère s’en remettre aux forces du marché plutôt qu’à un programme de subventions pour encourager l’électromobilité.
Et chez POW
POW soutient la révision de la loi sur l’électricité, le référendum contre le développement autoroutier ainsi que l’initiative pour la biodiversité. Nous déplorons cependant le manque de progrès significatifs dans le cadre de la révision de la loi CO2.
De manière générale, la nouvelle composition du Parlement marque le début d’une législature compliquée pour la politique climatique. Notre engagement est donc plus nécessaire que jamais. Nous continuerons de vous informer et de porter la voix de la communauté outdoor pour une politique climatique ambitieuse.
Photo: Oskar Enander