«Quand quelque chose me plait, j'y vais à fond»
Entretien avec notre ambassadrice Katherine Choong
Le palmarès de Katherine Choong est impressionnant. Membre de l'équipe nationale d'escalade sportive depuis 2006, championne du monde junior en 2009, diplômée de droit à l'Université de Neuchâtel et première grimpeuse suisse à enchainer une voie cotée 9a en falaise. Ambassadrice pour Protect Our Winters Suisse, elle partage avec nous quelques réflexions sur sa passion pour l’escalade et la protection du climat.
Comment te décrire en quelques phrases?
Je suis passionnée. Quand quelque chose me plaît, j’y vais à fond et je m’investis au maximum. J’essaie toujours de voir le bon côté des choses et d’apprendre des difficultés que je rencontre. Je suis aussi curieuse. J’aime voyager et découvrir de nouveaux horizons. Dans l’escalade, je ne me limite pas à une seule discipline. J’apprécie les défis, les nouveaux rochers, les nouvelles parois.
Quelle a été ta motivation à rejoindre Protect Our Winters?
En tant que grimpeuse, j’ai un contact direct avec la nature. Il est important pour moi de préserver ce terrain de jeu, pour que les générations futures aient également la chance de profiter des falaises. POW met beaucoup d’informations à disposition de ses athlètes. L’organisation fait un grand travail de simplification, pour que tout le monde comprenne ce qui est en jeu en ce qui concerne le climat. Je trouve super de pouvoir moi aussi partager ces informations sur les réseaux sociaux et de bénéficier de l’expertise des scientifiques de la POW Science Alliance.
Comment conjuguer escalade et protection du climat?
Ce n’est pas toujours facile, comme dans tous les sports de montagne d’ailleurs. Il arrive que je me rende dans des endroits reculés, où il est nécessaire de prendre la voiture. De manière générale, j’essaie de covoiturer un maximum ou de prendre les transports publics. En ce qui concerne la nourriture, je favorise les aliments qui sont peu emballés, non transformés, bio et de la région. Je fais bien sûr attention de ne pas laisser de déchets derrière moi et de respecter les interdictions, par exemple en période de nidification.
Et en ce qui concerne le matériel?
En tant qu’athlète, je suis sponsorisée et je reçois beaucoup de matériel. J’essaie néanmoins de ne pas consommer davantage que ce dont j’ai besoin. Je porte mes habits aussi longtemps que possible. Mes doudounes sont toutes raccommodées. Si je reçois du matériel à tester, j’essaie ensuite de le donner à ma famille ou à des ami·e·s. Pour les dégaines, il est possible de remplacer uniquement la partie abimée. Il arrive que la lanière centrale soit usée alors que les deux mousquetons sont encore en bon état, ou inversement. En France, il existe quelques bibliothèques de matériel. Le concept n’est pas très répandu en Suisse, mais peut s’avérer intéressant pour du matériel utilisé de manière occasionnelle.
Est-ce que tu privilégies les marques écoresponsables?
C’est important de faire attention à ça oui. Je pense que ça peut aussi encourager les autres marques à s’y mettre. Même si, ces dernières années, j’ai l’impression que des progrès ont été faits dans ce domaine.
Comment encourager la prise de conscience des amateurs et amatrices d’escalade en faveur de la protection du climat?
Il y a eu un grand boom de l’escalade ces dernières années. La plupart des gens débutent en intérieur. Je pense que c’est là, dans les salles d’escalade, qu’il faut commencer. Accentuer la prévention, multiplier les actions de communication, former les moniteurs et les monitrices…
Propos recueillis par Marion Seydoux
Crédits image: Marco Müller